mercredi 23 mai 2007

Mémoire du Comité d'arbres

Hier soir au Conseil de ville, trois groupes d'intérêt se sont présentés pour demander un délai avant l'adoption du projet de règlement sur l'abattage des arbres. Des personnes avec des expertises dans le domaine, dont le Comité d'arbres de Sillery et le groupe de la pétition "Forêt y voir à notre boulevard Loiret" ont fait valoir que le règlement qui est très beau, avais besoin d'avoir encore plus de dents. À la lumière des inquiétudes soulevées par les citoyens, le conseil a accordé que le règlement soit reporté.

http://www.radio-canada.ca/nouvelles/regional/modele.asp?page=/regions/Quebec/2007/05/23/005-arbres_abattage.shtml
Un très beau reportage a été fait par la télé de Radio-Canada : http://www.radio-canada.ca/regions/quebec/Tele/quebeccesoir.shtml

Ce règlement a mis 5 ans pour se rendre jusqu'au Conseil. Les parents de ce projet espèrent que les démarches n'en prennent pas aussi long.

Voici le mémoire du comité d'arbres tel que préenté hier soir au Conseil de ville de Québec pour la consultation sur le projet de réglement sur l'abattage des arbres.

Mémoire sur les impacts du projet de règlement sur l’abattage des arbres en milieu urbain RVQ 1002

Mémoire présenté au

Conseil de la Ville de Québec

Dans le cadre de l'assemblée publique de consultation sur le projet de règlement sur labattage des arbres en milieu urbain.

par

Le comité d'arbres de Charlesbourg

Mai 2007

Rédaction

Johanne Lavallée, rédactrice technique

Comité des arbres de Charlesbourg

arbrecharlesbourg@gmail.com

http://arbrescharlesbourg.blogspot.com/

Photo page couverture : bassin de rétention, rivière des Roches, Charlesbourg, comité d'arbres de Charlesbourg, hiver 2005-2006.

Présentation

Le comité d'arbres de Charlesbourg est né à la suite de l'apparition d'un projet de construction résidentiel, où des arbres matures ont été abattus pour ouvrir une rue dans un boisé. Quelques citoyens sont intervenus pour poser des questions aux responsables. Ces citoyens ont cherché un comité d'arbres sans succès et l'ont donc fondé.

La mission du Comité d'arbres de Charlesbourg vise à mettre en place une vigilance sur le grand territoire de l'arrondissement de Charlesbourg dans le cadre des projets de développement, et à informer les citoyens. Parmi ses membres, il compte des techniciens et des ingénieurs en foresterie, des conseillers de quartier et des simples citoyens soucieux de leur patrimoine naturel pour Charlesbourg.


Introduction

Le projet de règlement sur l'abattage des arbres en milieu urbain est un effort d'harmonisation des onze règlements municipaux, dans le cadre des fusions municipales. Le plan directeur d'aménagement pour la ville de Québec nécessite une telle démarche afin de poursuivre l'aménagement de la Ville selon les nouvelles réalités.

L'arrondissement de Charlesbourg est un milieu urbain. Il est cependant l'hôte de plusieurs milieux humides contenant de l'eau potable. Cette eau potable représente une ressource et une grande richesse. Le règlement sur l'abattage des arbres devrait contenir une clause stipulant des normes beaucoup plus strictes sur les bandes riveraines d'un milieu humide contenant de l'eau potable.

Les plantes d'intérêt, dépendantes d'un écosystème complexe, ainsi que les arbres remarquables, en très petits nombres dans la ville, méritent aussi leur place dans ce règlement. Des expertises préalables à l'abattage permettraient de protéger ces éléments précieux de notre patrimoine naturel.

L'influence d'un arbre dans son environnement

La présence d'arbres permet d'assainir l'air et de réduire l'érosion. Ces deux fonctions sont particulièrement importantes pour la protection de l'eau potable. [1]

Assainissement de l’air

Les boisés urbains purifient l’air en absorbant le gaz carbonique (CO2) et d’autres gaz polluants par le feuillage et en agissant comme filtres naturels efficaces contre la pollution. Cette capacité de fixer le gaz carbonique contribue à contrer l’intensification de l’effet de serre (Blais, 1998). Dans le protocole de Kyoto, on suggère de réduire le déboisement pour éviter la perte de puits de carbone (Bussières, 2001).

Contrôle de l’érosion

Les feuilles et la ramure des arbres interceptent l’eau de pluie, ralentissent sa descente vers le sol, favorisent son infiltration diminuant ainsi le ruissellement et l’érosion (Bussières, 2001). En préservant les boisés urbains, il est donc possible de limiter l’érosion des sols et par le fait même, le ruissellement des sédiments vers les cours d’eau. En réduisant le volume des eaux de ruissellement, les inondations peuvent ainsi être évitées.



[1] Association forestière Québec métropolitain, Mémoire sur les impacts du projet de prolongement de l’axe du Vallon sur le milieu naturel, Québec, 2004, 30 pages (http://www.afqm.org/pdf/Memo_Vallon_AFQM.pdf).


Arbres remarquables et plantes d'intérêt

Sur tout le territoire de la ville de Québec, on retrouve des arbres de grand âge en petit nombre et des essences à protéger. Certaines plantes d'intérêt sont également dépendantes d'un écosystème complexe. Il est important de tenir compte des éléments de l'écosystème entourant l'arbre ciblé par un abattage.

Un arbre remarquable et sa mesure à 130 centimètres du sol

Arbres remarquables

Un Arbre remarquable est un arbre repéré pour diverses particularités. Il relève donc d'un patrimoine par sa rareté, ses dimensions, sa position, son âge ou encore sa force symbolique.[1] Il y a un effort présentement fait par la ville de Québec pour préserver les arbres remarquables.

Un répertoire d'un millier d'arbres remarquables pour la province a été élaboré par madame Suzanne Hardy, botaniste, d'Enracinart, qui œuvre dans toute la province. Elle a aussi déterminé une grille de critères de remarquabilité.

Service de l'environnement de la ville de Québec émet 3500 permis d'abattage et reçoit 4000 plaintes dans une année. Des personnes indépendantes telles que madame Hardy pourraient apporter un service de sondage pour identifier les arbres remarquables.


Plantes d'intérêt

Les végétaux et les arbres ont une relation complexe. Abattre un arbre a des répercussions sur des milliers d'éléments naturels qui l'entourent. Par exemple, un regroupement d'érables matures, peut parfois réunir les éléments de base pour la présence d'ail des bois. Une expertise préliminaire permet d'envisager des alternatives afin d'harmoniser les projets de développement et respecter les espèces rares et d'intérêt.

L'eau potable, un bien de consommation et d'assainissement

Le lac des Roches représente une des sources d'eau potable de surface pour Charlesbourg. De plus, ce lac contribue au bassin versant de la rivière Saint-Charles et du fleuve, donc à l'assainissement de l'eau par la contribution d'eau de très haute qualité du lac des Roches.

Le lac des Roches

Les sources d'eau potables sont une richesse qui diminue de jour en jour partout sur la planète. Nous devons les préserver et nous assurer que leur qualité demeure constante. Les secteurs de Québec, Sainte-Foy, Beauport et Charlesbourg assurent respectivement leur approvisionnement en eau potable à partir de la rivière Saint-Charles, du fleuve Saint-Laurent, de la rivière Montmorency et du lac des Roches. Les autres municipalités du bassin versant ainsi qu’une partie de Charlesbourg s’approvisionnent à partir des eaux souterraines. [1]

Bassins versants

Le lac des Roches étant en zone agro-forestière, il n'est pas touché par le règlement sur l'abattage des arbres en milieu urbain. Les rivières qui font partie du bassin versant le sont cependant.

Les principaux tributaires du Lac ou de la Rivière Saint-Charles sont :

  • Rivière des Hurons
  • Rivière Jaune
  • Rivière Hibou
  • Rivière Nelson
  • Rivière du Berger
  • Rivière Lorette

On dénombre aussi quelques tributaires secondaires dont :

  • Rivière des Commissaires
  • Rivière des Roches
  • Ruisseau du Valet
  • Ruisseau Savard

On compte 5 lacs d’importance en termes d'usage:

  • Lac Saint-Charles
  • Lac Beauport
  • Lac Delage
  • Lac Durand
  • Lac des Roches[2]
Protéger les bandes riveraines de sources d'eau potable

Les rivières qui sont en amont et en aval du lac des Roches contiennent de l'eau potable. Toutes constructions envisagées le long de ces rivières au sortir des zones agro-forestières vers les zones touchées par le règlement devraient être tenues à une protection très stricte.

Compte tenu de la protection contre l'érosion que fournit les arbres, si l'enracinement d'un arbre bénéfique à la protection d'une bande riveraine dépasse les 20 mètres cités par le règlement, pour une bande riveraine, une attention spéciale serait nécessaire afin de protéger le cours d'eau et préserver les bienfaits réciproques de ce cours d'eau et de l'arbre. On sait que les arbres qui évoluent dans les milieux humides ont souvent un enracinement à grand rayonnement. Cette protection naturelle et tout à fait gratuite prévient la déformation des berges et ainsi les débordements.

Conclusion et recommandations

1.- Faire une étude pour définir les portions de rivières en amont des lacs d'eau potable, ou considérées potables, afin de déterminer les arbres qui contribuent à protéger contre l'érosion. Déterminer avec des méthodes d'expertises forestières la bande riveraine pour qu'elle respecte le minimum de 20 mètres ou que des ceintures protectrices soient ajoutées aux arbres où le dépassement des 20 mètres seraient nécessaires .

2.- Établir une réglementation sur l’abattage des arbres dans les zones agro-forestières situées à l’intérieur des limites municipales .

3.- Inclure les arbres remarquables et l'étude de possibilité de plantes d'intérêt autour d'arbres dans la réglementation sur l'abattage des arbres.



[1] HÉBERT, S., 2007. État de l’écosystème aquatique du bassin versant de la rivière Saint-Charles : faits saillants 2003-2005, Québec, ministère du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs, Direction du suivi de l’état de l’environnement, ISBN 978-2-550-49604-5 (PDF), 11 p.

[2]Site du Conseil de bassin de la rivière St-Charles,



Aucun commentaire: