mardi 17 février 2009

Mémoire remis le 16 février


Recommandations concernant R.V.Q. 1422

Dans le cadre de consultations, le 16 février 2009, au Conseil de Ville

Rédaction : Johanne Lavallée, fondatrice du Comité d'arbres de Charlesbourg www.arbrescharlesbourg.blogspot.com

Il a été porté à l'attention du Comité d'arbres de Charlesbourg que le règlement R.V.Q. 1422, en consultations ce 16 février au Conseil de Ville, amende le PDAD pour rajouter les zones qui étaient différées et ainsi accélérer le processus, selon le sommaire décisionnel :

Le Service de l'aménagement du territoire propose donc d'apporter des ajustements au PDAD via le Règlement R.V.Q. 1422. Ce dernier vient simplifier la procédure d'encadrement par PAE, en reportant les restrictions normatives prévues au PDAD dans la réglementation d'urbanisme. Il permet ainsi de réduire les délais associés à cet encadrement. Précisons que tous les sites assujettis à l'approbation d'un PAE en vertu du PDAD le demeurent. Aucun changement n'est prévu en ce sens.

Impossible d'appuyer R.V.Q. 1422

D'abord et avant tout, le Comité d'arbres de Charlesbourg n'appuie pas d'ajouter toutes ces zones qui étaient différées, parce ce sont des boisés urbains. Aujurd'hui en 2009, après le rapport du GIEC1 (coloréat du prix Nobel de la paix) qui nous demande de non seulement d'arrêter de couper des arbres, mais de planter en plus, le règlement R.V.Q. 1422 semble incompréhensible. Sans compter que les zones visées ont un boulot de la plus grande importance pour réguler le ruissellement souvent en tête de bassin versant, en plus de ralentir l'érosion. Il ne s'agit pas seulement de se battre pour un boisé de peupliers comme le dit Jacques Grantham (voir Annexe 1 – L'article 322), mais de conserver du couvert forestier. Construire sans considérer cet élément occasionnerait, à moyen et long termes d'énormes problèmes de crues au printemps, qui dépasseraient les revenus de taxes générés.

Recommandations

Le Comité d'arbres formule, malgré son désaccord quant à d'autres amendements aux forêts urbaines de la belle Ville de Québec, les recommandations suivantes.

Permanence de l'article 322 du R.V.Q. 1400

Nous savons que le présent règlement a reçu l'appui de 30 conseillers sur 31 présents en novembre 2008, nous savons que nos chance de voir ce règlement aller aux oubliettes sont plutôt minces. C'est pourquoi nous demandons à grands cris la permanence de l'article 322, du règlement sur l'urbanisme R.V.Q. 1400, sur tous les boisés urbains visés par R.V.Q. 1422.

La même demande, concernant R.V.Q. 1400, a fait l'objet d'une entrevue dans le Soleil le 31 janvier2, où Jean Bousquet, chercheur et professeur en foresterie, en soulignait la pertinence. Jean Bousquet appuie la permanence de l'article 322. Le Comité d'arbres a également reçu l'appui du Comité d'arbres de Sillery, de membres du Conseil de quartier de Sillery, de l'AFQM, de l'historien de la forêt Patrick Blanchet, de Caroline Brodeur et d'Alexandre Turgeon qui – il est à espérer- n'ont pas besoin de présentation. Le comité de la pétition Aux arbres citoyens ! a également appuyé la démarche. Le but de la démarche est autant de préserver du couvert forestier pour réduire l'érosion et le ruissellement que pour préserver le patrimoine naturel de Charlesbourg. Les peupliers ont un rôle à jouer aussi dans ce fragile équilibre.

Protection de notre patrimoine naturel

Parce moins de 1% de notre arrondissement est fait de parcs protégés, nous demandons la protection des 4 milieux naturels répertoriés dans Charlesbourg selon le plan directeur des milieux naturels.

Un réseau de sentiers pour ce qui va rester

Afin de bonifier ces milieux naturels et conserver une source minimale de récréation et de plein air pour les futures générations, nous demandons qu'un sentier pédestre de Château-Bigot à Georges-Muir soit aménagé.

Faire des études sérieuses du terrain touché

Nous demandons une vraie caractérisation des zones touchées, par des experts. Nous le demandons pour les deux zones touchées à Charlesbourg. La zone qui touche la pétition du Comité Aux arbres citoyens comporte plusieurs milieux d'intérêt dont un boisé avec des érables centenaires et un milieu humide de 3 à 5 hectares. La deuxième zone touchée, secteur de la pétition du Comité Forêt y voir, contient une érablière-sucrière répertoriée dans le plan directeur des milieux naturels de la Ville de Québec. Cette forêt urbaine recèle également un grand trésor seulement connu des habitants du secteur : un mur ancien monte dans les bois sur une longueur assez impressionnante (au moins 500 mètres).



1Changements climatiques, rapport de synthèse, http://www.ipcc.ch/pdf/assessment-report/ar4/syr/ar4_syr_fr.pdf

2Voir Annexe 1 – L'article 322.

On retrouve donc, dans le seul nord de Charlesbourg, plus de 1000 signatures de pétitions et 6 mémoires de simples groupes citoyens inquiets de la situation. Ils demandent des caractérisations détaillées d'experts parce que les urbanistes en connaissent très peu sur le développement durable.

Un exemple, pour illustrer le besoin de soutien par des experts, pour nos urbanistes : dans un quartier neuf au nord de la rivière des Roches, les rues étaient pleines d'eau au printemps et le grand bassin de rétention à côté était vide. Toute la surface de l'immense bassin aurait été plus efficace en forêt. Ils ne savent pas que ce coin-là était sur un fond de sable, et truffés de beaux grands peupliers dont la réputation pour leur soif n'est plus à faire !


Conclusion


La Ville de Québec fait déjà l'objet de vagues de smog, d'un étalement urbain qui ne semble s'arrêter et il est à craindre que les mesures à venir transforment la belle ville en ville-dortoir. Il est certain que de continuer la construction dans les boisés urbains aura des impacts sérieux sur les cours d'eau qui nous rappelleront ceux de la rivière de la Lorette.

Nous demandons à nos élus de bien se renseigner sur les impacts du règlement R.V.Q. 1422, impacts avec lesquels les citoyens devront vivre. Nous croyons que nos recommandations sont un minimum pour limiter ces impacts.

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