Voici trois communiqués récents de Nature Québec. J'espère qu'ils seront entendus par tous...
Développement nordique intensif proposé par Jean Charest
Le Québec ne doit pas perdre le nord, prévient aux arbres citoyens !
Québec, le 12 mars 2008 —— L’initiative Aux arbres citoyens ! demande au premier Ministre Jean Charest de modérer ses ardeurs et de ne pas réduire le Nord québécois à un grand chantier de construction. Le Nord, soit la forêt boréale, la taïga et la toundra du Québec, abrite des écosystèmes et une biodiversité d’une grande fragilité. Soulignons que ces écosystèmes représentent également une véritable bombe de carbone. Un tel « chantier » entrerait directement en contradiction avec le Plan d’action québécois sur les changements climatiques, avec la Loi sur les espèces menacées et vulnérables, qui protège notamment le caribou forestier, et avec les intentions du livre vert sur la forêt.
Dans son discours de clôture, lors du 30e congrès du Parti libéral du Québec, le 9 mars dernier, Jean Charest mentionnait « Mon rêve, mon ambition est d'ouvrir le Nord québécois, (…) une occasion rêvée de développer nos ressources énergétiques, notre secteur minier, le secteur du tourisme, le transport. » Pas un mot cependant sur les conséquences environnementales qui pourraient être désastreuses si l’on ouvrait le nord au transport routier, au développement de mines ou à l’abattage des dernières forêts intactes.
Pour l’initiative Aux arbres citoyens ! le Québec doit d’abord conserver les dernières forêts intactes et les grandes étendues nordiques, partie intégrante du patrimoine mondial, avant de penser à tout développement intensif.
Selon Christian Simard de Nature Québec, un des organismes partenaires de l’initiative : « Il ne faut pas transposer dans le Nord le modèle de développement du sud qui s’est avéré insoutenable pour l’environnement. Le Nord québécois ne doit pas être perçu comme un « bar ouvert », il faut éviter la ruée vers le nord. »
Pour Marie-Ève Marchand de la Société pour la nature et les parcs – Québec : « Nous tenons à dire au premier ministre que nous sommes contre un développement économique qui se fait au dépends des valeurs sociales et environnementales prônées par notre organisme. Le développement doit absolument passer par une planification intégrée de l’exploitation et de l’utilisation des ressources du nord, et devrait faire une large place à la conservation et aux multi-usages du territoire. »
L’environnement nordique, riche en milieux humides qui sont sensibles aux perturbations, est considéré comme un grand réservoir de carbone. À l’heure où la population se préoccupe, de plus en plus, des impacts des changements climatiques, développer le nord du Québec risque de mettre en circulation davantage de gaz à effet de serre, soit par la coupe d’arbres ou par des perturbations du pergélisol qui contient de grande quantité de méthane, un gaz à effet de serre plus puissant que le gaz carbonique. Certains parlent même du sol de la toundra comme d’un véritable Fort Knox du carbone, en référence à l’endroit où les Américains stockent leurs réserves d’or.
Pour l’initiative Aux arbres citoyens !, le développement du nord va à l’encontre de la philosophie même du développement durable. L’initiative tient à rappeler au gouvernement qu’il y a d’autres volets que celui de l’économie dans la notion du développement durable. L’autonome dernier, les groupes de conservation ont demandés au commissaire du développement durable de s’attarder au développement minier. Devrait-on, maintenant, lui demander d’élargir le sujet pour traiter de l’utilisation des ressources naturelles au nord ?
Mentionnons que, dans les Territoires du Nord-Ouest, le gouvernement fédéral (qui pourtant n’est pas un exemple en matière de développement durable) a compris l’importance de conserver prioritairement de grands territoires avant de favoriser l’exploitation des ressources.
Un budget qui oppose développement " dur " au développement durable
Québec, le 13 mars 2008 — « C’est un budget qui oppose le développement « dur » au développement durable », a déclaré Christian Simard directeur général de Nature Québec au sortir du huis clos sur le budget 2008-2009 du gouvernement québécois.
Selon Nature Québec, le gouvernement se lance tous azimuts dans le développement minier et du Nord Québécois, dans la poursuite d’un développement agricole non durable, dans les crédits d’impôt aux entreprises, dans l’abolition de la taxe sur le capital pour les entreprises manufacturières, sans imposer aucun garde-fou environnemental. Dans ces nouvelles mesures, Québec n’impose aucune « écocondition » quant à la consommation d’énergie et des ressources et au respect de l’environnement. Contrairement aux années passées, on ne retrouve pratiquement aucune nouvelle mesure de fiscalité verte visant à encourager les bonnes pratiques et à décourager les mauvaises dans le secteur de l’exploitation des ressources (à quand les fameuses redevances sur l’eau?).
Québec est fier d’avoir reçu une bonne note de l’institut Fraser qui considère le Québec comme un véritable paradis minier. Voilà qu’il créera un Fonds du patrimoine minier de 45 Millions $ qui ne prévoit rien pour limiter les impacts énormes de cette industrie sur l’environnement, la santé et les milieux naturels, mais qui « dopera » économiquement et inutilement une industrie déjà en pleine effervescence. En ne prévoyant pas immédiatement des mesures sérieuses de protection, « le paradis minier risque fort bien de se transformer en enfer environnemental » prévient Christian Simard.
Les nouvelles mesures environnementales annoncées dans la section « développement durable du budget » se limitent à 27 millions $ pour 2008-2009 (133 millions $ d’ici 5 ans) ce qui est très peu sur un budget de près de 64 milliards $ ! On note cependant avec intérêt le budget de 106 millions sur 5 ans pour la protection des milieux naturels, une petite mesure d’encouragement à la géothermie et à la récupération de l’énergie dans le secteur industriel (1 M$ à compter de l’an prochain), un peu plus d’argent pour les technologies vertes (12 millions$) et pour la connaissance sur l’eau (15 millions $, déjà annoncés).
Plus globalement, notons que le budget du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) est en diminution alors que celui du Ministère du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs croit de 3,23%, soit moins que l’augmentation moyenne des dépenses du gouvernement (4,2%).
À l’autre bout du spectre, Québec prévoit encore éponger un déficit de plus de 300 millions $ à la Financière agricole pour financer des programmes de stabilisation qui deviennent des gouffres sans fond et qui financent des pratiques particulièrement agressives sur le plan de l’environnement, notamment une filière porcine devenue incontrôlable. On fait bien référence au rapport Pronovost sur l’agriculture, mais on n’en retient qu’une infime partie (la formation), alors que le rapport proposait une véritable révolution dans le soutien à une agriculture plus durable et plus respectueuse de l’environnement. La commission proposait une réforme en profondeur des programmes d’aide, le soutien à une agriculture multifonctionnelle et diversifiée et l’aide directe aux agriculteurs qui laissent peu d’empreinte écologique sur leur environnement et qui ont des pratiques agricoles durables.
En conclusion, Nature Québec considère qu’un budget est la plus importante politique environnementale d’un gouvernement. C’est le test de réalité ultime par lequel on peut évaluer la profondeur du discours environnemental d’un gouvernement. Force est de constater que ce budget n’intègre pas l’environnement dans ces principales mesures. En ce sens le gouvernement du Québec oppose encore « le développement « dur » au développement durable ».
Parc national du Mont-Orford 70 ans déjà, ça se fête! Québec, le 11 mars 2008 —— Nature Québec tient à souligner le 70e anniversaire de naissance du parc national du Mont-Orford. Et, pour ce faire, invite la population à participer au Colloque Parc du Mont-Orford, 70 ans, naturellement qui se tiendra le 30 mars prochain au centre de villégiature Jouvence, dans le parc du même nom, situé au 131, chemin de Jouvence, Orford. Sous la présidence d’honneur de Michel Bélanger, président de Nature Québec, les participants seront invités à se remémorer les grands moments du passé et à regarder vers l’avenir. Le colloque se veut une journée d’échanges et de célébrations, suivie d’un repas festif. Parmi les conférenciers invités soulignons l’historien Jean-Pierre Kesteman, Maurice Giroux, petit-fils du co-fondateur Louis-Arthur Giroux, Louise Gratton directrice des sciences et de la gestion des milieux naturels pour le dossier du Corridor appalachien de Conservation de la nature, Jean Hubert, responsable de la commission Aires protégées de Nature Québec, Pierre Dépelteau, directeur du parc national du Mont–Orford et Christian Simard, directeur général de Nature Québec. L’après-midi sera animé par le talentueux conteur Mathieu Lippé. Il y a 70 ans déjà, à l’initiative du docteur Bowen, naissait le parc du Mont-Orford, qui deviendra officiellement, en 1979, le parc national du Mont-Orford. Pour plus d’informations, contactez Ginette Bélanger de Nature Québec au (450) 297-0986. Les frais liés au colloque et au repas, au coût de 20 $, sont payables soit en argent comptant, par chèque ou carte de crédit au nom de Nature Québec, 870 avenue De Salaberry, Québec (Québec) G1R 2T9.
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