Le quotidien le Devoir, dans lequel je me plonge avec un bon café le samedi et avec mon chat qui ronronne à côté, a toujours des sujets passionnants et ne peut se lire rapidement. C'est étoffé et les dossiers le sont encore plus. On ne reçoit que le samedi et il traîne une bonne partie de la semaine sur la table à café, on se choisit un article et on le rumine après.
Et bien, aujourd'hui, en première page, le titre c'est Mort dans l'arbre. C'est un dossier sur les arbres urbains, les arbres que l'on passe en marchant sur le trottoir qui survivent à peine à cause du manque d'eau, de nutriments, particulièrement amochés cet hiver par les souffleuses qui les écorchent. Je cite Pierre Brochu du service des parcs, arrondissement Sud-Ouest : « Ils se nanifient jusqu'à ce qu'un Bombardier (souffleuse) les soulage de leur misère. » C'est très triste de voir un pareil traitement.
Mais depuis quelques années à Montréal, il y a des grands efforts pour ces régulateurs de chaleur, ces abris pour ailés dont le chant nous calme. On travaille sur un mélange spécial de terre et de gravier qui va leur permettre de mieux survivre et même de croître ! La moyenne de la vie d'un arbre qui en milieu naturel peut dépasser 200 ans, est de 4 à 6 ans.
À Québec le Devoir cite des systèmes d'irrigation automatique qui sont maintenant installés avec chaque arbre planté en boîte de plantation. À Québec, des 125000 arbres publics, on n'a que 1000 arbres en trottoir, Jacques Grantham de l'environnement dit que le système de 5000$ coûte cher mais vaut la peine.
Il y a aussi un grand article sur les arbres remarquables. En Europe, ces arbres sont soigneusement répertoriés et portent parfois des noms, comme dans les parcs de sequoias et de cèdres rouges en Californie et en Colombie-Britannique. Une amie Française m'a dit qu'en vendant sa demeure quand elle a décidé de devenir résidente québécoise, l'acheteur voulait couper l'arbre devant sa maison et mettre de l'asphalte. Elle a alors déclaré l'arbre centenaire et il est automatiquement devenu protégé. Ici on est loin de là, on ne respecte pas nos aînés alors les arbres...
Mais il y a du positif dans tout. On demande maintenant aux riverains de plusieurs villes maintenant d'utiliser des produits sans phosphore, aucun engrais (même bio) à 5 mètres de l'eau, parfois même il y a interdiction de tondre à 5 mètres. On plante des arbres, on sensibilise, on subventionne les plans d'aménagement responsables, on inspecte les fosses sceptiques. L'APEL forme des employés municipaux, des entrepreneurs, des entreteneurs de pelouse, il faut être sourd pour ne pas l'entendre.
Ce n'est qu'une question de temps. J'espère juste qu'on va réussir à faire passer le message avant que tout ce qui nous reste de forêt urbaine privée ne soit rasée.
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