Protection des forêts intactes et création d’emplois durables
Québec, le 29 octobre 2007. Greenpeace appelle aujourd’hui le gouvernement du Québec, ainsi que les différents partis politiques, à abandonner leur approche de gestion territoriale visant prioritairement l’exploitation industrielle des forêts. Dans le cadre d’une commission parlementaire, Greenpeace propose une gestion forestière où l’économie est directement liée à protection de l’environnement et où toute approche de zonage passe prioritairement par une évaluation des écosystèmes forestiers à préserver.
«À l’aube d’une réforme forestière et à la veille d’une élection provinciale, j’invite tous les acteurs politiques à se doter d’une vision d’avenir et à appuyer un nouveau modèle de gestion forestière permettant d’éviter la destruction de ce qu’il reste de forêts intactes au Québec et de garantir des emplois durables pour les générations à venir » explique Mélissa Filion, responsable de la campagne forêt boréale de Greenpeace.
L’organisation écologiste préconise l’adoption du principe de précaution à l’égard de la destruction des dernières forêts intactes de la province. Ainsi, Greenpeace est d’avis qu’avant d’instaurer un zonage du territoire forestier pour déterminer des territoires voués exclusivement à l’aménagement intensif et à la ligniculture, le gouvernement doit préalablement définir ce qui doit être protégé en forêt boréale au Québec. Une économie forte, viable et durable ne peut reposer sur la dégradation d’écosystèmes forestiers dans une perspective exclusivement marchande.
«S’il veut réellement mettre en place un aménagement durable des forêts, dans une approche écosystémique, le gouvernement doit d’abord s’assurer qu’une équipe de scientifiques, indépendante et crédible, soit consultée pour définir les proportions et les territoires qui devront être sous conservation, sous aménagement écosystémique et ultimement sous aménagement intensif » ajoute Mélissa Filion. Greenpeace met de l’avant l’exemple de l’Argentine qui a adopté, en 2007, une loi lui permettant de mettre en oeuvre le principe de précaution vis-à-vis la destruction et la dégradation de ses forêts primaires. Ce pays a ainsi mis en place un moratoire d’un an sur tout nouveau développement en forêt le temps d’identifier les zones de conservation prioritaire et d’éviter la fragmentation et la dégradation des forêts. Cette loi oblige également l’état à réaliser des études d'impact environnemental et des audiences publiques avant d'autoriser tout projet de déboisement.
Quant au projet de réforme forestière, Greenpeace souligne que la majorité des enjeux environnementaux dont devraient débattre les Québécois en Commission parlementaire sont évincés du document de travail intitulé L'occupation du territoire forestier québécois et la constitution des sociétés d'aménagement des forêts. Ces enjeux seront au coeur d’une éventuelle stratégie d’aménagement durable des forêts. Néanmoins, aucune consultation publique n’est prévue à l’égard de cette stratégie. « Devons-nous y voir une tactique pour éviter de débattre des grands enjeux environnementaux entourant la refonte du régime forestier, s’interroge Mélissa Filion ».
La solidité du régime forestier québécois dépendra de sa capacité à maintenir l’intégrité écologique des forêts, de sa façon de mettre en place une protection adéquate des forêts intactes ainsi qu’un véritable aménagement écosystémique. Greenpeace réitère que ces étapes sont incontournables pour arriver à une plus grande reconnaissance du régime forestier québécois, notamment sur la scène mondiale.
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