lundi 2 juin 2008

Déclaration commune 2 juin 2008

DÉCLARATION COMMUNE

« FORÊT S’UNIR, EN CE 400e, PRÉSERVONS NOS FORÊTS URBAINES ! »

Nous les citoyens et les citoyennes de la ville de Québec, de toutes les générations, venons de tous les horizons et de tous les arrondissements pour livrer notre message : « Forêt s’unir, en ce 400e, préservons nos forêts urbaines ! » Comment peut-on fêter tout en détruisant nos forêts urbaines, patrimoine hérité des générations qui nous ont précédés ?

Actuellement, dans plusieurs arrondissements, la Ville laisse les promoteurs pratiquer la coupe à blanc dans nos forêts urbaines alors que des outils mieux adaptés évitent une telle pratique dans d'autres villes tout autour. La plupart des développements en milieu boisé vantent la beauté du paysage dans leur publicité pour ensuite tout raser avant de construire. Pourtant, le Service de l’environnement a conçu un guide de construction en milieu boisé1. Ne pourrait-on pas contraindre les promoteurs de mettre en application ces suggestions ? Nous voulons également que le prochain Règlement sur l’abattage des arbres ait des dents. Le développement de Montagne des Roches a signifié la destruction de dizaines d’hectares de belles forêts urbaines en dépit des demandes insistantes de centaines de citoyens qui réclamaient sa préservation. Dans bien d’autres secteurs de la région, la destruction des forêts urbaines a entraîné par la suite des inondations dont la réparation des dommages s’est avérée coûteuse pour la Ville.

Dans son Plan directeur des milieux naturels et de la forêt urbaine, la ville de Québec s’engageait pourtant fermement à protéger ses milieux naturels :

« En plus de renforcer la nature et la qualité de la protection accordée aux milieux naturels bénéficiant déjà d’une certaine protection, la Ville désire accroître la superficie de milieux naturels conservés sur son territoire. Comme objectif quantitatif, elle fait sien celui du gouvernement du Québec de 8 %. Si on considère que la ville de Québec compte déjà 5.2 % de territoire affecté à la conservation naturelle, elle doit donc affecter un 2.8 % supplémentaire à la conservation, soit 1312 hectares supplémentaires. »2

Récemment, la ville de Québec et en particulier son maire, cherchait un legs à faire à la Ville à l’occasion de son 400e . La ville de Québec ne pourrait-elle pas s’engager fermement à protéger ces 1312 hectares de forêts et à désigner des espaces précis à conserver ? Nous voulons que la Ville atteigne ces cibles visées qui vont dans le sens de la Stratégie gouvernementale sur le développement durable3.

En juin 2007, la ville de Québec adoptait une Politique du patrimoine qui incluait 67 milieux naturels d’intérêt répertoriés par le Service de l’environnement. Nous voulons que cette politique soit respectée et que les 67 milieux naturels répertoriés soient protégés.

À Charlesbourg, au nord du chemin Château-Bigot, une magnifique forêt urbaine de 100 hectares, traversée par trois rivières et constituée de 4 milieux naturels d’intérêt est menacée. Ne pourrions-nous pas la retenir dès maintenant comme espace à protéger en priorité ?

À Sillery, poumon du centre-ville et arrondissement historique, le couvert forestier est menacé par des développements domiciliaires et par le désir des promoteurs de voir disparaître le Règlement sur l’abattage des arbres.

Il en est de même à Sainte-Foy, porte d’entrée principale de la ville de Québec où les quelques boisés entourés d’autoroutes et de routes bouchonnées aux heures de pointe sont également dans la mire des promoteurs immobiliers. Seuls les quelques lambeaux de ce qui reste du boisé de l’Aquarium de Québec font l’objet d’une protection particulière.

Dès 1985, les élus de la grande région de Québec s’étaient donné comme objectif d’aménagement de « contrôler l’expansion urbaine »4. Lors de la révision du schéma en 2005 suite à l’adoption du Plan directeur d’aménagement et de développement (PDAD), la Ville a établi que le périmètre d’urbanisation fixé dans le PDAD pouvait accueillir 1,7 fois la croissance anticipée du nombre de ménages jusqu’en 2021, donc qu’elle avait amplement d’espace pour répondre à ses besoins jusqu’à cette date. La Ville indiquait également que, « à l’intérieur du périmètre d’urbanisation, les espaces vacants situés près des noyaux d’activités (communautaires et commerciaux) devaient être construits avant ceux situés à la frange du développement urbain ».

Trois ans après l’adoption du PDAD, comment pouvons-nous déjà envisager d’étendre le développement aux forêts urbaines, alors que des espaces vacants avec infrastructures de rue sont disponibles ?

Nous voulons une vision à long terme, dans le respect de l’environnement et des milieux naturels pour préserver une qualité de vie dans cette Ville que nous aimons. Nous sentons la responsabilité citoyenne d’agir maintenant. Nous voulons penser globalement et agir localement dans l’intérêt des générations futures, de nos enfants et petits-enfants.

Chères-chers éluEs, nous comptons sur votre engagement à vous faire le relais de cette déclaration. Au-delà des nombreuses consultations, nous voulons faire partie des solutions.

Des citoyennes et des citoyens de la ville de Québec engagéEs en faveur de la protection des forêts urbaines et des milieux naturels.

2 juin 2008

Collaborateurs: Forêt y voir, Comité d'arbres de Charlesbourg, Comité d'arbres de Sillery, Société historique de Sillery, les AmiEs de la Terre, des citoyens de partout dans la ville, appuyés également par Serge Mongeau et Anne Guérette


1Service de l'Aménagement du territoire, Développement domiciliaire en milieux boisé, Québec, 2005

2 Service de l’environnement de la ville de Québec, Plan directeur des milieux naturels et de la forêt urbaine, Tome 1 : Les milieux naturels, octobre 2006, p. 90.

3 Ministère du Développement durable, de l’environnement et des parcs, Stratégie gouvernementales sur le développement durable 2008-2013,ISBN-978-2-250-51615-6 (PDF), 2007

4 Schéma d’aménagement, règlement no 207, p. 5.

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