dimanche 29 mars 2009

Vers des collectivités viables : une expérience à répéter

Le 17 mars dernier, j'ai eu la chance d'assister au forum de Vivre en ville, intitulé Se mobiliser pour agir !, un forum pour le développement viable des collectivités de la région de Québec.

Il y avait des invités de marque et l'invité d'honneur était Mike Burton, ancien maire de Portland, ville exemplaire en développement durable située tout près de Vancouver mais dans l'état de l'Oregon. L'organisation était impeccable. Tout s'est bien déroulé et les conférenciers étaient vraiment enrichissants.

Une assistance de qualité

La qualité des personnes qui ont assisté m'a beaucoup impressionnée. Il y avait beaucoup de fonctionnaires de la ville et j'y ai reconnu tous les urbanistes qui sont présents pour les consultations pour la ville-centre, mais pas ceux pour Charlesbourg. Question de budget j'imagine, même si je pense qu'ils auraient aimé. J'ai vu des élus dont m. Loubier, m. Maheu, madame Guérette, et de Charlesbourg le seul était m. Marcotte. Et bien sûr j'ai vu plein de monde des OSBL en environnement et en urbanisme vert. Et bien sûr il y avait quelques citoyens comme moi, nous bénéficiont d'un prix d'entrée réduit alors il y en avait quelques-uns. Sans oublier des conseillers de quartier !

Des conférenciers inspirants

En ce qui concerne les conférenciers, les attentes selon moi ont été dépassées. Monsieur Burton de Portland a été très généreux et très bon vulgarisateur pour transmettre son expérience sur Portland. Sa passion pour le développement durable et sa compréhension aprofondie sur tous les angles était inspirante, vraiment. Ils ont tous parlé de faire de l'urbanisme pour les gens, et non les autos, et de faire aimer la densité. Un projet comme la Cité verte (un article récent dans le Soleil se trouve ici) pour Québec devrait faire avancer ces idées, idées que Vivre en ville prône depuis 11 ans et qui passent toujours pour avant-gardiste, ce qui en dit long sur le chemin que nous avons à faire.

M. Daigle, un conférencier de Dieppe au Nouveau-Brunswick, nous a démontré que l'on peut construire 110 lots sur un terrain boisé destiné à 49 lots avec des rues standards, tout en conservant 40 % de forêt et des lisières en fond de cour. M. Barrère, d'Allemagne, nous a parlé de Fribourg avec des photos d'enfants crayonnant dans les rues et des parcs de stationnements mais avec des toits solaires, ainsi que des maisons rapportant 800 euros en énergie par mois plutôt que de le coûter. Ce quartier est un ancien quartier militaire recyclé en résidentiel, avec le tramway et des incitatifs pour ceux qui n'ont pas d'autos.

Les ateliers

Les ateliers en après-midi étaient nombreux, trop en fait selon moi, c'était très difficile de choisir. J'ai paticipé à celui sur la protection des milieux naturels et agricoles. J'ai eu la chance de connaître des personnes très compétentes et importantes en la matière : Marie-Josée Coupal, à l'aménagement du territoire, qui a écrit des ouvrages important lors de ses années au service de l'environnement de la Ville; Lucie Gagné, des milieux naturels, au service de l'environnement; Annie Caron, de la CMQ et très connaissante sur le sujet mais pour la métropole au complet; un urbaniste de l'ile d'Orléans, Alexandre Baker de l'AFQM était notre animateur et il y avait trois mordus comme moi. Les faits qui ont ressorti dans l'atelier :

Défis : Revoir le modèle de dévelopement et concilier développement et protection.
Forces : la Ville a tous les outils nécessaires (unanime) avec les guides et les plans directeurs. Elle doit seulement les appliquer.
Faiblesse : un modèle pour la ville manque à l'appel.
À mettre en place : imposer des projets pilote aux entrepreneurs. Nous étions entres autres très inspirés par Dieppe où l'entrepreneur n'était pas chaud à l'idée et en lui présentant des chiffres prouvant que ce serait rentable il a été convaincu.
Les obstacles : pas dans les mêmes mots, mais ce semblait vouloir dire cela, c'est le politique l'obstacle. Il faut que nos élus décident que cette façon de faire est la meilleure.
Moyens à mettre en place : Regrouper les professionnels pur qu'ils soient capables de partager ce projet de société à l'échelle de la ville.
Nos gestes : encourager les citoyens à se regrouper. Exemple : c'est des citoyens qui ont le pouvoir de construire des coops car ce n'est pas rentable pour les entrepreneurs. La ville doit également soutenir de telles démarches parce que les logements sont maintenant hors de prix.


Conclusion

En faisant un atelier avec des fonctionnaires de la ville aussi compétents, j'ai confirmé mes impressions que ça traîne de faire une ville qui suit le projet de société en développement durable principalement parce que les politiciens ne les écoutent pas. Les fonctionnaires eux sont au fait, ils essaient d'amener des idées mais comme on peut le voir sans la volonté politique, ça avance à pas de tortue.

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