Alors j'y suis allée l'après-midi et au cocktail qui a suivi. C'était une occasion unique d'apprendre sur les parcs et bien sûr réseauter un peu.
Le matin il y avait une conférence d'ouverture avec Jacques Shroeder, un professeur de l'UQAM, qui a fait une réflexion d'un géographe sur les parcs par le concept de Patrimoine pour rapprocher les positions quant à l'importance des parcs nationaux. Suivi de deux débats:
- Un sur notre situation par rapport aux autres concernant les parcs (Raymond Desjardins, VP Parcs Québec, Normand Cazelais, géographe et journaliste, Harvey Locke, du SNAP)
- Un autre sur le Mont Orford et comment s'assurer qu'une telle erreur ne se reproduise plus jamais (Suzanne Comtois, SOS Parc Orford, Jean-Marc Girard, ancien directeur du parc, Daniel Groleau, DG du Conseil régional de l'environnement et du développement durable Saguenay-Lac-St-Jean, Jean Hubert, Nature Québec).
Moi j'ai rejoint la conférence le midi, et le midi une personne de Nature Québec m'a dit que c'est par les citoyens que l'on va aider à changer les choses, car les élus les écoutent. Il encourage fortement la démarche du Comité d'arbres. Il m'a dit aussi qu'en mars il s donne des cours pour aider les citoyens à aller chercher de l'aide, faire les pétitions et comment se servir des différents instruments démocratiques du genre.
Le premier débat de l'après-midi sur les voisins des parcs m'a permis de découvrir que la SÉPAQ faisait des efforts pour sortir les sentiers de motoneige des parcs. On parle de zones-tampon autour des parcs, la conclusion était que de telles zone n'ont pas le choix d'être dans le parc. Aussi, la mission d'un parc demeure une juste mesure entre utilisation et conservation. Depuis 2004 la SEPAQ mesure l'état de leurs parcs que l'on appelle l'intégrité écologique, avec des comparaisons comme le pH, les longueurs de prises et autres statistiques. Ces chiffres sont suivis sur 5 ans, le premier rapport sera disponible en 2009.
Marie-Odile Trépanier, une femme plein de gros bon sang, prof à l'UQAM en droit d'urbanisme, parle de choisir soit une approche “autoritariale ou parteneuriale”, elle dit que c'est mieux la deuxième car l'attitude autoritaire est mal acceptée par les MRC. Elle pense qu'il faut favoriser la concertation, être optimiste et continuer les interventions. Parmi les autres invités à ce débat, il y avait Simonne Fabre, des amis du parc du Mont Tremblant, une citoyenne comme nous, Pierre Gaudreault, DG d'Aventure Écotourisme, et Patrick Graillon de la SÉPAQ, un vrai passionné de ses parcs.
Le 2e débat de l'après-midi portait sur le futur des parcs et comment aller en chercher plus. Encore beaucoup d'apprentissage là : il y avait avant la veille de la conférence 11 projet de parcs. Parmi eux Témiscouata, dont le préfet élu Serge Fortin est venu nous parler. Madame Beauchamp avait annoncé la veille sa création officiellement, il y aura des consultations à ce sujet au printemps. En farce, Michel Bélanger a ajouté que la semaine prochaine il y aurait un rendez-vous sur l'eau, et un rendez-vous sur le recyclage, et dans un mois on en ferait une sur les arbres... Monsieur Fortin a fait un travail de longue haleine pour avoir le parc Témiscouata, qui est sur le parcours de ceux qui vont au Nouveau-Brunswick et pas loin du parc de la Gaspésie. Les seuls à convaincre maintenant sont les chasseurs, pour les autres l'intérêt économique des éco-touriste va de soi.
Madame Anne Fontaine, spécialiste sur les parcs marins, est venue souligner le peu d'importance accordée à ce type de conservation et son importance. D'ailleurs si peu d'importance qu'elle partait le jour même pour la France car elle ne trouve pas de travail au Québec. Il y a le Saguenay, qui représente 0,6 % de protection de tout le territoire marin. Louis Bélanger de Nature Québec disait que le problème c'est que la conservation est vue comme un mal nécessaire par l'élite. Il faut gagner le coeur des gens et valoriser le rôle économique des parcs. Selon Jean-François Gagnon de SNAP, il faut utiliser la crise forestière pour récupérer les forêts. On le voit avec la fusion de Abitibi Consolidated et Bowater, le ministre des Ressources naturelles, Claude Béchard, prévient qu'il n'allouera pas de bois à cette compagnie pour les cinq prochaines années tant que ses dirigeants n'auront pas communiqué au gouvernement les détails de la phase 2 de leur plan de restructuration. Es-ce un signe ou juste une stratégie ?
Un prof en foresterie de l'UQAM je crois, dont je n'ai pas noté le nom mais qui était très intéressant, a souligné que nous pouvons augmenter les aires protégées en convainquant les propriétaires de ZEC de l'avantage économique d'une telle démarche. Il l'a tenté et il a réussi. Je pense que je comprends son point, je connais des gens qui ont des terres à bois et ils ont du mal à fournir seulement en pratiquant de la coupe sélective. La coupe à blanc à long terme on le sait tous que c'est vraiment pas une bonne approche.
Ma conclusion personnelle, c'est que la crise forestière va faire mal mais mènera probablement vers une meilleure gestion de nos forêts. Je l'espère. Il faudrait bien parce que pendant ce temps -du côté des humains- c'est les travailleurs qui payent le plus grand prix malheureusement, parce que les chefs d'entreprise les ont exploités jusqu'à la dernière minute pour ensuite lâcher un méga-couperet... Ces travailleurs qui représentent une plus grand part du revenu d'impôts que les entreprises. Ces entreprises n'ont pas assumé leur devoir de tenter de préparer la main d'œuvre à un changement de cap, il coupent 2000 emplois de gens qui ont travaillé dans des usines toute leur vie, pour préserver les sacro-saint profits, alors que 2000 payeurs de taxes deviennent soudainement 2000 prestataires d'assurance-emploi. Ces entreprises qui vont chercher des subventions avec l'argent des taxes des travailleurs qu'ils jettent impunément sur le pavé une ou deux années plus tard. Quel autre poste peut-on bien occuper dans ce temps-là ?
Enfin, on a tous terminé la journée à un cocktail où les photos gagnantes de Géo Plein air ont été révélée, et j'ai fait la connaissance d'une membre d'Équiterre, dont le groupe de Québec veut monter un bottin de fournisseurs équitable pour la ville de Québec. C'est un projet très intéressant et je vais faire un compte rendu du projet de temps en temps.
Enfin une journée très enrichissante où l'ont écoute des autorités en la matière, je suis contente d'avoir coupé une demi-journée sur mon travail pour aller à l'école des parcs. J'ai même rencontré l'avocat des arbres en personne. Alors voilà, fin du roman.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire