mercredi 2 juillet 2008

De retour

Je me permet une sortie vraiment de style blogue aujourd'hui. Je suis allée à l'extérieur 4 jours, très ressourçant.

Voyez-vous, tout comme plusieurs autres membres du Comité d'arbres, je vis à portée d'ouïe d'un projet de construction résidentiel. Le miens comporte 170 maisons. Depuis février, mon petit coin paisible mange la poussière et les camions 10 roues passent à toute vitesse dans la rue où se trouve une garderie en milieu familial.

En février, les camions faisaient la file jusque devant ma porte en attendant d'entrer dans le boisé pour se faire remplir de débris d'arbres tronçonnés, de belle terre arable de roches et de beau bois, que l'on crois plus précieux, couché et coupé en beau billots que debout. L'émanation des camions pénétrait les échangeurs d'air dans nos maisons.

En mars, on coulait les fondations à la hâte, avant même d'avoir un permis. Des pans de boisés furent rasés sans permis. On voyait le "400" du complexe G jusqu'à NDL. Les camions ont encore intensifié leurs activités.

Et ainsi de suite, on entend les "beep" de reculons très tard et le printemps arrive, la rue des Acadiens se transforme en gruyère avec le festival des nids de poule creusés par le passage intense des mastodontes. Certains de mes voisins ont dû faire des réparations à leur véhicule. Je présente un document avec photos de tous les nids de poule au conseil de quartier et je demande, puisque les rues qui mènent au projet sont exceptionnellement bien déneigées, que l'on s'occupe un peu des citoyens du coin qui subissent les dérangements. C'est peut-être un hasard, mais les trous se font remplir dès le lendemain. Le moral a remonté un peu alors.

Je pense que le moment où j'ai eu mon écoeurite personnelle, c'est quand on a commencé à ouvrir les fenêtres au début de l'été. Les camions finissaient tard, on les entendaient en soupant, même le chant assez puissant du merle ne couvrait pas ce bruit très désagréable. Et comme pour ajouter la cerise sur le sundae, un soir ou je n'en pouvait plus, le camion qui lave des rues a passé après que le bruit soit finalement terminé. Cette fois-là on a baissé les bras et on a fermé les fenêtres. C'était trop.

Le trou dans le bois est devenu peu à peu un autre quartier résidentiel, les structures des grosses maisons dressées sur le sol dénudé jusqu'à la terre, un peu comme un village western, sont apparue et le boisé a finalement disparu. Il reste la mince ligne d'arbres qui appartient aux voisins déjà établit et une autre mince ligne de l'autre côté, comme pour aider à apaiser un peu le changement dans le paysage urbain. La phase 2 est pas mal finie, il reste du remblai aux pieds des arbres un peu partout, aussi d'autre remblai trop près de la rivière des Roches, la ville est au courant je crois. Ils ont les mains pleines.

Alors je suis allée passer 4 merveilleux jours en Gaspésie et nous avons dormi dans le silence et le seul son de la rivière et des oiseaux. Ça me rappelait chez moi, quand nous sommes arrivés en 2001, que l'on entendait pas encore les pneus sur l'autoroute jusqu'ici, parce que le golf était encore un marais à l'époque et son boisé autour coupait le son. Ça me rappelait chez moi quand le soir au souper le chant du merle était si fort qu'on se disait en riant qu'il devait être encore en train de se chercher une blonde.

On devrait bientôt retrouver le silence temporairement, un autre projet doit voir le jour plus au nord cet automne, mais les rues rallongées vont transformer la nôtre en autoroute. Les pancartes à vendre sont apparues sur les maisons adossées au futur projet et dans la rue des Acadiens. Il y a des rumeurs de toutes sortes de choses mais je n'écrit pas sur les rumeurs.

Mon petit séjour dans la bois m'a remplit d'une énergie nouvelle et avec la coalition qui a été créée en début de juin je sais que nous ne sommes plus seuls, alors nous reviendront en force à l'automne. En attendant je vais seulement bloguer et tenir au courant des activités des autres. Les membres du Comité prennent une pause bien méritée pour aller se promener dans les bois et prendre soin d'eux-mêmes.

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