lundi 18 août 2008

Demande d'opinion pour détruire 100 hectares de forêt

Y'a une demande d'opinion le 20 août, j'en ai déjà traité dans un article précédent, sauf que je ne peux y être:
Une séance spéciale du conseil d'administration du Conseil de quartier Notre-Dame-des-Laurentides aura lieu le mercredi 20 août, 19h, au centre communautaire Bon-Pasteur. Lors de cette rencontre, le CQNDL sera tenu de donner son opinion sur un projet de règlement de l'Arrondissement.

Que faire ?? Oh non pas encore un mémoire ??? Ben oui, un 4e mémoire. J'avais commencé une petite lettre de commentaires, puis sont venus les références... Enfin tant qu'à faire aussi bien le publier ici et puisque le fameux mémoire est un peu pesant pour certains ordinosaures il sera plus facile à afficher ici...

Mémoire du Comité d'arbres de Charlesbourg pour réaffirmer ses inquiétudes vis-à-vis les pratiques d'abattage dans ce qui nous reste de forêt urbaine

Mur ancien dans le boisé au nord de la rue Souveraine


Demande d'opinion au Conseil de quartier concernant divers projets de lotissement à Notre-Dame-des-Laurentides, le 20 août 2008


Introduction

Le Comité d'arbres a décidé de formuler ses inquiétudes par écrit dans le cadre d'une demande d'opinion qui implique des projets variés et pour lequel le conseil de quartier est consulté.

Depuis sa création, le Comité d'arbres a vu plusieurs projets de construction voir le jour dans des boisés de l'arrondissement. Nous avons tenté de signaler l'urgence de conserver des arbres matures qui fournissent une protection naturelle, pour PRÉVENIR des problèmes semblables à celle de la rivière Lorette, Charlesbourg et surtout Notre-Dame-des-Laurentides étant en tête du bassin de la rivière St-Charles.

Nous demandons que cesse enfin la coupe à blanc, dans ce qui nous reste de forêt urbaine, à défaut de comprendre enfin qu'il faut cesser d'y construire.

Protéger la forêt pour protéger les milieux humides

Nous pouvons déjà être témoins de la construction de viaducs sur l'autoroute Laurentienne au coût de 3,7 millions, au dessus de la rivière du Berger, à côté du golf, où se trouvait autrefois un grand marécage capable de retourner à la nappe phréatique selon Canards illimités, 153 000 litres par hectare par jour1. Ce chiffre est connu de nos urbanistes, il est cité dans un document disponible pour tous sur le site de Canards Illimités qui a fourni une cartographie complète des milieux humides de la ville de Québec et ses environs.

Parmi tous ces milieux humides cartographiés, seulement deux d'entre eux sont liés au règlement de zonage. Selon le portait du territoire dans le PDAD en 20052, deux des milieux humides d'intérêt répertoriés par Canards illimités se trouvent à Notre-Dame-des-Laurentides : le bassin versant de la rivière des Sept Ponts et le bassin versant de la rivière des Roches. Or, on a ajouté une centaine de nouveaux lots près de ce dernier et on s'apprête à ajouter encore quelques centaines de lots près de la rivière des Sept Ponts ainsi que la rivière du Berger. Le projet qui semblait être le plus prometteur dans les projets maintenant complétés était le « boisé » St-Aubert. L'écriteau citait clairement « Protégeons notre nature, Coupe sélective des arbres »...

1Les valeurs de la nature—l’importance des pratiques de conservation des milieux humides et des terres hautes dans la gestion des bassins hydrographiques, chapitre 6 : Les milieux humides. Canards Illimités Canada, avril 2006 (HUhttp://www.ducks.ca/fr/conservation/milieux_humides/pdf/nv6_mh.pdfUH )

2PDAD, chapitre 4, page 33, Milieux naturels d'intérêt, 4-03 et 4-05.


L'écriteau ci-dessous, que l'on retrouve dans son contexte dans l'illustration qui suit, semblait annoncer de nobles intentions sur la forêt du mont St-Aubert. On peut constater que même en arrière-cour très peu d'arbres s'élèvent pour nous rassurer.

Il serait difficile d'en être autrement, quand les instruments mal adaptés à la construction en forêt nécessitent un dégagement à l'avant du lotissement. De plus, quand Hydro-Québec a finit son travail, l'arrière-cour est nue.

Et ce n'est pas faute de commentaires du Comité d'arbres de Charlesbourg qui avait remis un mémoire sur le règlement touchant ce zonage, RVQ 1346. Le règlement a été adopé à la Ville le 18 février 2008, plutôt qu'à l'arrondissement comme il est normalement l'usage en suivant le processus démocratique.


Coupe sélective ???


À l'époque, le Comité avait fait les trois recommandations suivantes :

  • un moratoire sur l'abattage à blanc des arbres dans tous les projets de construction en forêt urbaine, donc celui touché par R.V.Q. 1346;

  • un plafond à la densité dans cette zone de forêt urbaine;

  • et l'examen d'un professionnel, selon les disposition de la Loi sur la qualité de l’environnement concernant les milieux humidesF1F, de la zone humide dans la section du PDAD que l'on veut exclure à l'aide de R.V.Q. 1346.

Or, les photos témoignent de l'abattage à blanc et rien n'a été fait concernant la densité. En fait lors de la consultation, on nous a poliment écoutés, même félicités pour le beau mémoire, et on a passé au prochain sujet. Nous savons, pour avoir parlé aux gens du Service de l'environnement, que l'inspection du milieux humide qui avait des caractéristiques de tourbière n'a été inspecté que bien après le rasage de la forêt. Les pluies abondantes de cet été n'ont pas manqué d'inonder les rues en construction, non loin des deux grands bassins de rétention visiblement cosmétiques.


Un autre exemple est le projet au sud de Georges-Muir. Des lots de 600 mètres carrés et plus, nus. La première phase, maintenant pratiquement terminée, (que l'on aperçoit au loin) a été approuvée par le conseil de quartier et le boisé touché était de faible possibilité. La deuxième phase cependant, fut beaucoup plus radicale, comme peut en témoigner les photos suivantes. Et cette fois, le boisé est (oups ! Était) de qualité.

1 On peut trouver un résumé de ces dispositions sur le site de l'APCHQ au lien suivant : HUhttp://www.apchq.com/prod/portail.nsf/(alias)/25evemilhum2UH .


Inquiets du patrimoine naturel que nous empruntons aux générations futures


Les sections précédentes ont parlé du passé ou ce qui est en voie de l'être, et permettent de présenter nos inquiétudes concernant les trois demandes d'opinions du 20 août, qui semblent faire l'objet d'une présentation d'une heure. On demande aux citoyens de Notre-Dame-des-Laurentides de régler le sort de cette immense surface en écoutant 60 minutes d'un seul côté, celui des urbanistes qui font l'objet d'immenses pressions.


En ce qui concerne les demandes :


Demande d’opinion relativement au projet de modification au règlement de zonage numéro 96-2921 de l’ancienne Ville de Charlesbourg relativement à la construction d’un développement résidentiel dans les zones H-803, H-812, P-813, H-814, H-815 et H-822.

La documentation fournie aux citoyens concerne seulement l'ancien zonage, pourquoi le suspense ? Le règlement cité est RVQ 1400, alors que le nouveau zonage est traité dans le projet RA4VQ 88, il était pourtant simple d'ajouter une ligne sur l'intention de transformer ce coin en secteur de conservation et de lotissement avec fonds de cour forestiers. Le manque d'information nous laisse croire qu'il n'en sera pas le cas.


Critères d’aménagement du secteur de développement localisé de part et d’autre de la rivière des Roches, soit entre la rue de Dublin, au nord, et la rue de la Souveraine, au sud.


Le Comité d'arbres demande que les critères d'aménagement de cet immense zone qui contient le boisé de la rue des Loutres, un autre milieux naturel d'intérêt, ainsi que le boisé de la rue Sophia-Melvin, soient en mesure d'épargner les boisés de qualité à défaut de cesser la construction dans ce qui nous reste de forêt urbaine. Puisque ce seront de nombreuses jeunes familles que nous verront peupler le nouveau secteur, ne peut-on permettre les services de proximité à un maximum de 10 minutes de marche ainsi que des trottoirs pour permettre aux humains de circuler autant qu'il en est possible sans leur automobile ? Ne peut-on faire un maximum pour épargner l'érablière-sucrière de la rue des Loutres, dont certains individus sont centenaires selon une inspection par Jean Lamontagne, arboriculteur1 ?

Critères d’aménagement du secteur de développement localisé à l’est de l’autoroute Laurentienne, entre la rue Georges-Muir, au sud, et le boulevard Henri-Bourassa, au nord.


Ce secteur à l'ouest du parc Fleury est un autre boisé de grande qualité. Puisque la documentation ne nous renseigne pas sur ce à quoi il est destiné, encore une fois une certaine inquiétude est soulevée. En plus d'être un boisé de qualité que le conseil de quartier avait à quelques occasions considéré pour faire des sentiers pédestres, il est un mur naturel contre l'autoroute. L'arrondissement a une belle occasion de consacrer ce secteur à la conservation et de contribuer aux 1300 hectares nécessaires à la Ville afin d'atteindre son objectif établit dans le plan directeur des milieux naturels.

1Selon un reportage à TVA à 18 h le 6 mai 2007, http://medias.tva.ca/stations/cfcm/nouvelle/22392.wmv




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