vendredi 8 août 2008

La biodiversité sur le gazon de banlieue ?

Nous avons cessé de traiter notre gazon, autour de notre résidence, il y a environ 5 ans. Les myosotis, les épervières ont doucement pris leur place. Les petites pensées et l'alyssum ont migré de la plate-bande à la pelouse également. Au fil des ans, j'ai découvert la période de leur floraison et je les tond après que la fleur ait fait sa graine, sauf pour les pissenlits ! Mes petites fleurs élargissent leur talle à chaque année.

Je pense que ce gazon est un joli laboratoire sur la biodiversité : à mesure que je laisse les espèces se diversifier, j'observe l'apparition de amis qui seraient présents normalement. J'ai maintenant du maïanthème sous l'épinette et de l'oxalis un peu partout, même deux petites fougères se sont plantées devant la tondeuse, lui imposant à mon plus grand bonheur un nouveau détour. Les plants de fraise encerclent l'érable rouge comme une pantoufle.

La graminée que mes voisins s'obstinent à monocultiver, ce cher gazon, est encore présente à 50 %. Nous coupons ou arrachons le pissenlit avant qu'il sème à tous vents, mais je n'ai pas envie d'arracher le plantin. Sa feuille roulée dans la main, pour faire sortir son liquide, et appliquée 2 minutes sur une piqûre, les dégonfle. Dans mon petit coin de pays, Notre-Dame-des-Laurentides, c'est très utile !

Le résultat : pas super esthétique à l'œil pour un banlieusard habitué à son carré de gazon, mais négliger de tondre 2 semaines n'est pas dramatique. Surtout quand ça occasionne une floraison, au minimum, de quelques pensées et fleurs de trèfle ainsi que du thym sauvage...

Nous avons mis la vieille tondeuse électrique à la retraite après 25 ans de loyaux services. Une autre, toujours électrique, plus puissante et silencieuse, nous prend moins de temps, surtout quand les épervières rouges et jaune sont sur le point de fleurir !

Je pense que de pratiquer la biodiversité, la permaculture, c'est le futur.On entend parler de bibittes ou de plantes envahissantes comme la salicaire pourpre, le long des chemins, ou la moule zébrée. Il y en a d'autres qui n'ont pas d'ennemis naturels et peuvent décimer une espèce entière. Suffit de penser à la tordeuse d'épinette pour comprendre le côté néfaste de la monoculture. J'étais très jeune mais je me souviendrai toujours des épinettes mortes dans le parc des Laurentides, en chemin vers la demeure de mon grand-père à Chapais. La dévastation était très grande puisque seulement de l'épinette était replantée après la coupe à blanc. À l'époque il y avait aussi eu des feux assez graves, donc le paysage était particulier.

Parfois on a l'impression que la nature reprend ses droits quand on lit que les Grands lacs envahits par les moules zébrées sont plus clairs (rapporté par un pêcheur de compétition) puisque les moules le filtrent. Pourquoi ne pas s'INTÉGRER avec la nature plutôt que d'essayer de jouer aux omnipotents ? C'est un vieux discours, mais il fait son chemin...

Il faut cesser la monoculture quand c'est possible. De toute façon c'est pas bon pour le sol et la permaculture permet de manger bio. Je dis pas de méditer à côté d'une tomate comme dans la Prophétie des Andes, je parle juste de varier et ainsi ne pas perdre toute une récolte. Essayez-le ! En commençant par le gazon, vous économiserez en traitement et vous aurez de jolie fleurs !

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