mardi 28 octobre 2008

La biodiversité è long terme est plus rentable que la monoculture...

Un petit communiqué de Nature Québec...

réserve de Rimouski : la faune encore plus menacée qu’à Matane

Québec, le 28 octobre 2008 —— Les habitats de l’orignal et de la gélinotte huppée dans la réserve faunique de Rimouski sont en péril, et la situation est encore plus dramatique que dans celle de Matane. Dans un nouveau volet du dossier noir des réserves fauniques réalisé par Nature Québec et appuyé par la Fédération québécoise des chasseurs et pêcheurs, il ressort que près de 30 % de la forêt naturelle a déjà été transformée en plantations monospécifiques d’épinette noire ou blanche, deux essences forestières qui ne sont utilisées ni par l’orignal ni par la gélinotte huppée, les deux espèces vedettes de cette réserve. Et la situation continue de se dégrader.

Nature Québec et la Fédération québécoise des chasseurs et des pêcheurs déplorent que le ministère des Ressources naturelles et de la Faune (MRNF) refuse d’appliquer la gestion intégrée des ressources en forêts. Dans le Bas-Saint-Laurent, la situation dans les réserves fauniques semble pire que partout ailleurs au Québec. L’implantation de la gestion intégrée des ressources dans les réserves fauniques n’est pas sans fondement, mais plutôt un consensus obtenu lors du Sommet sur le secteur forestier. C’est aussi une recommandation, vieille de 10 ans, issue d’un comité interministériel du gouvernement du Québec. De plus, la commission Coulombe suggérait fortement que le gouvernement se tourne vers l’aménagement intégré, et écosystémique, des ressources dans les réserves fauniques. Or, le MRNF du Bas Saint-Laurent se contente de respecter les normes minimales d’intervention en milieu forestier. Un sondage d’opinion publique réalisé l’an dernier auprès de 500 personnes démontre que les Québécois pensent qu’à l’instar des parcs les réserves fauniques détiennent déjà un statut d’aires protégées.

Pour Louis Bélanger, expert et responsable de la commission Forêt de Nature Québec, « Chaque année, l’industrie convertit une grande proportion de ses coupes en monocultures. On remplace de riches forêts mélangées par des monocultures d’épinette. Cette situation entraîne des pertes de biodiversité importantes tant au niveau de la flore que de la faune. C’est inacceptable ! Et le pire c’est que ce programme de plantation vient d’être renouvelé pour un autre 5 ans. » Pour Alain Cossette de la Fédération québécoise des chasseurs et pêcheurs « Il est urgent que l’ensemble des réserves fauniques bénéficient d’un statut de protection particulier, comme par exemple celui d’aire protégée de catégorie VI, en lien avec les critères de l’Union internationale pour la conservation de la nature. Les réserves sont des territoires patrimoniaux où les activités de chasse, de pêche et de villégiature devraient se pratiquer dans un contexte privilégié. »

Des réserves qui ne réservent rien
Contrairement à la croyance populaire, malgré la vocation de conservation que leur confère la Loi sur la conservation et la mise en valeur de la faune, les réserves fauniques du Québec ne bénéficient d’aucune mesure de protection particulière. Bien que ces territoires soient clairement voués à la protection de la faune, cette vocation de conservation n’est pas reconnue par le régime forestier du Québec. Aucune disposition de la Loi sur les forêts n’encadre cet objectif, d’où les abus que l’on constate dans la réserve faunique de Rimouski.

Vous pouvez consulter le document Dossier noir de la réserve de Rimouski à l’adresse :http://www.naturequebec.org/ressources/fichiers/Foresterie/DEP08-10_Rimouski_web.pdf

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